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Emadan2021

01 - Emadan (Offre-moi)

Offre-moi, offre-moi

dans une pilule

maintenant que cela me manque

elle s’est emparée de mon corps.

La médecine peut-elle soigner l’absence ?

Le pluriel est tombé malade

il ne s’agit que de moi.

Et en dehors du système de fabrication,

du sens, du sens, qu’es-tu devenu ?

​

​

02 -  Suhartzea (Allumage)

Reconnais-tu l’odeur 

du moment où les idées s’enflamment ?

Serons-nous conscientes

du moment où les nôtres calcinent ?

 

Est-tu au courant

du moment où elles viendront et pourquoi ?

Ils n’ont pas encore remarqué

Qu’on meurt avant si on nous laisse seules.

 

Tard mais un jour peut-être 

avant que la flamme s’éteigne nous arriverons à notre place.

Elle sera peut-être la même place ?

Le hasard est-il compatissant ?

 

Sais-tu déjà comment les idées grandissent et pourquoi elles se déforment et se décomposent

quand nous essayons de nous comprendre ?

 

Sais-tu comment les idées grandissent et pourquoi nous échappent-elles d’entre nos lèvres 

mais nous ne les prenons jamais de la main ?

​

Tard mais un jour peut-être 

avant que la flamme s’éteigne nous arriverons à notre place.

Elle sera peut-être la même place ?

Le hasard est-il compatissant ?

​

​

03 - Beltzaile (L'Imposteur)

Derrière de cette humilité que tu admires, toi

Peut-être un brin de ce que tu as voulu être un jour ?

Je caresse ton front avec ma main

je n’ai plus de mots déjà.

Ne t’inquiète pas, mon amour

Dans cette chambre où l’air pèse

il y a quelque chose que tu n’as pas vu.

 

Tu te regardes dedans avec des yeux ingrats

comme tu regardes l’imposteur qui ne mérite rien.

Je peigne tes cheveux avec ma main,

je n’ai plus de mots déjà. 

Ne t’inquiète pas, mon amour

Dans cette chambre que tu as entre tes côtes

il y a quelque chose que tu n’as pas vu.

​

​

04 - Hondartza bat estolderietan (Une plage dans les égouts)

Dans cette plaine où il est nuit de printemps

ma gorge est neige et la lune notre prisonnière.

Chante l’enchevêtrement des esprits des mots

pour nous il n’y existe ni avenir ni chaleur,

ni faim suffocant qui corrompe le corps,

ni passion stérile qui fait fondre le cerveau,

avec l’eau qui récupère de nos clavicules

Le moulin travaille en broyant les gueules de bois.

 

Depuis les sabliers cassés,

une plage dans les égouts.

 

Le manifeste récite : « Brûlez la dernière pièce ! »

La vie est un puzzle indéchiffrable.

​

Depuis les sabliers cassés,

une plage dans les égouts.

​

​

05 - Jaio aitzin (Avant de naître)

Quelqu’un avant de naître

a rêvé d’un ciel couvert de bâtiments

au-delà des fenêtres 

passer les jours à ne regarder que le monde du voisin,

en tenant comme toit un tube halogène. 

Entre-temps, de la fumée d’entre mes lèvres.

Entre-temps, de la fumée depuis mes poumons.  

 

Quelqu’un avant de vivre

a construit entre les murs de briques

un pont fragile vers l’extérieur

superbe à notre image et ressemblance,

qui au même temps qu’il regorge de contradictions 

il s’approche, se complète,

qui dans chaque épreuve fait un quart de pas en avant

plus proche, plus proche.

 

Approche-toi,

je ne veux pas des dieux

ni ici, ni maintenant, 

je ne crois pas au destin. 

L’art était un mensonge cruel

et je veux le blâmer de tout.

Mais avant que quelqu’un meure

je n’arrive pas à atteindre

​

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06 - Historia (L'histoire)

Tu as attaqué ce qui était protégé par un bouclier

dans l’essence de chaque question

avec un éclat lumineux la paix s’est défaite.

 

L’histoire, seulement un instant 

Une drogue efficace

Contrefactuels défiants

Quelque chose qui ne s’est jamais produit.

 

Foi inutile.

Chaque réponse deux questions :

celle que tu ne t’en souviens pas

et celle que tu ne veux pas connaître.

 

Nous trouvons un hiver

Il n’y avait pas de piano dans cet endroit

Étrange solitude

Sur une table

Des toits sombres

Entre des phrases courtes.

​

​

07 - Sinkropredazioa (Synchroprédation)

Tu es mon excuse

pour suivre l’éclat des bancs de poissons

pour me soumettre aux mouvements qui volent

Tu es mon excuse.

 

Cette nuit d’été ne me laisse pas, ne me laisse pas

dormir sans me perdre dans la fièvre 

Si j’aurais au moins le cœur froid

je dormirais profondément

pendant des siècles, sans pouvoir me réveiller !

 

Le sang bouge rythmiquement dans mes veines

Les nuages pourraient noircir, mais il ne pleut pas

Je les ai appelées et nous, les faibles, nous sommes réunies toutes :

synchroprédation, synchroprédation.

​

​

08 - Sua (Le feu)

Depuis l’horizon glissant

Tu inspectes l’univers proche avec soin

Cherchant quelque chose de plus

Comme s’il s’agissait des cabines téléphoniques 

Tu désires toujours quelque chose, mais

entourée de lumière

tu es à la recherche d’un éclat 

Comment peut-on voir clair

craignant l’obscurité ?

​

Et tu rêves de voyager sur les étoiles filantes

Pendant que tu prends la route

Et en étant capable de te concentrer autant

Dans ce mensonge, dans ce mensonge,

La ceinture de sécurité est inutile à cette vitesse

Tu t’éteindras comme le feu

Mais tu es le feu, après un long moment.

​

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09 - Junco (Le jonc)

Le jonc rêve que je veux m’endormir

Sur son lit de mort pour ne pas découvrir 

Comme ses tiges tombent.

 

Tu ne me préviens jamais quand j’essaie de m’échapper

En suivant mes traces pour trouver l’endroit

Qui sonne comme un silence, une atrocité.

 

La nuit tombe sur cette rivière grise

Diluant l’obscurité

Je me sens bien, ne t’inquiète plus

Je veux juste sentir irréalité.

​

​

10 - Panoptikoa (Panoptique)

Cellule sans numéro

de cette prison panoptique

Pour que quelqu’un surveille

tout ce dont as rêvé un jour.

 

Appels sans numéro

et la voix ne t’a rient dit

Retourne à l’abri de la cellule

Ouverte toutes les semaines, sept jours, 24 heures.

 

Cellule sans verrou

Des murs qui te protégeront

de tout ce qui est à l’extérieur

Les haut-parleurs parlent de catastrophe

Qui voudrait sortir de ce refuge ?

 

Appels sans numéro

et la voix ne t’a rient dit

Retourne à l’abri de la cellule

Ouverte toutes les semaines, sept jours, 24 heures.

 

Les jours vont et les jours viennent

Tu es seul et je suis seule

Ils sont seuls et personne ne les regarde

Mais, et si tes yeux nous trahissent ?

 

Les jours vont et les jours viennent

Tu es seul et je suis seule.

​

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01- Emadan

02 - Suhartzea

Ezagun al dun
ideien suhartzearen usaina?

Ohartuko al gaitun
gureak kiskaltzen saiatzen direnean?
 


Hik ba al dakin jadanik
noiz etorriko ditunan eta zergatik.

Ez al ditun jada ohartu
hiltzen gaitunala errazago bakarrik?

​

Berandu baina baliteke inoiz
sua itzali aitzin gure lekura heltzea.

Leku bera ote?
Kasualitateak errukirik ote?

​

Hik ba al dakin jadanik
nola hazten diren ideiak eta zergatik

distortsionatzen zaizkinagun
eta usteltzen elkar ulertu nahirik?



Hik ba al dakin jadanik
nola hazten diren ideiak eta zergatik
ezpain artetik ihes egin
baina ez ditinagun heltzen sekula eskuetatik?

​

Berandu baina baliteke inoiz
sua itzali aitzin gure lekura heltzea.

Leku bera ote?
Kasualitateak errukirik ote?

​

​

03 - Beltzaile

Liluratu zaituen apaltasun horren atzean, zu
izan nahi zenuen horren memoria printza bat ote?

Eskuaz adatsa orraztu dizut,
ez dut gehiago hitzik jada.
Lasai egon laztan,
airea pisu den gela horretan bada
ikusi ez duzun zerbait.

​

Esker gaiztoko begiekin so zara barnera

ezer merezi ez duen beltzailea bezala.

Eskuaz kopeta oratu dizut,
ez dut gehiago hitzik jada.

Lasai egon laztan,
saihetsen arteko gela horretan bada

ikusi ez duzun zerbait.

​

​

04 - Hondartza bat estolderietan

Udaberri gau den lautada honetan

zintzurra elur dut, ilargia gure preso.

Kantuan ari da hilen arima amarauna

guretzat ez dago ez gerorik, ez bero

gorputza apurtzen duen sargori goserik,

garuna isurtzen duen grina antzurik,

lepauztaietan biltzen zaigun uraz

lanean da errota ehotuz biharamunak.

​

Hondarrezko erloju apurtuetatik

Hondartza bat estolderietan.

​

Manifestuak dio: “Erre azken pieza!”

Ezin ebatzizko puzzlea da bizitza.

​

Hondarrezko erloju apurtuetatik

Hondartza bat estolderietan.

​

​

05 - Jaio aitzin

Jaio aitzin inork
amestu al zuen eraikinek estalita zerua

leihotik harago soilik auzoen munduari begira

igaroko zituela egunak,
hodi fluoreszente bat aterpe duen artean.

Bitartean, ezpainetatik kea.
Bitartean, biriketatik kea.

​

Bizi aitzin inork
eraiki al du adreiluzko murru artetik kanpora

zubi bat hauskorra, gure irudira harroa

kontraesanez gainezka eginaz batera

hurbiltzen dena, osatzen dena
dema bakoitzean pauso laurdenaz
gertuago, gertuago.

​

Gertuago hator
ez diat jainkorik nahi
ez hemen eta ez orain

patuan sinesterik ez diat.

Artea gezur krudel huan

dena egotzi nahi zioat,

baina hil aitzin nola jakin

hiltzaile nori iritzi?

​

​

06 - Historia

Erantzun bakoitzaren mamian ezkutuz

babesten zen hari eraso diozu
argi bolada bat, deuseztatu da bakea.

​

Historia, une bat
eraginkorra den drogaren bat

desafiozko kontrafaktualak

inoiz jazo ez zen zerbait.

​

Fedea, antzua.
Erantzun bakoitzak galdera bi:

oroitzen ez duzuna
eta ezagutu nahi ez duzun hori.

​

Negu batez topatu ginen

pianorik han ez zegoen.

Bakardade arrotza

mahai gainean.

Teilatu arre

esaldi motzak.

​

​

07 - Sinkropredazioa

Nire aitzakia haiz
arrain sarda horren distirari jarraitzeko
hegan egiten duten mugimenduei men egiteko

nire aitzakia haiz.

​

Udako gau honek ez dit uzten, ez dit uzten

sukarretan galdu gabe lo egiten, lo egiten
bihotza hotz izango banu, gutxienez
lo sakon egingo nuke, hainbat mendez, esnatzerik ez!

​

Odola erritmikoki mugitzen zait zainetan

hodeiak belztu litezke, baina euririk ez da
hots egin diet eta ahuldade denak batu egin gara: sinkropredazioa, sinkropredazioa.

​

​

08 - Sua

Zerumuga labainkorretik unibertso hurbila

miatzen ari haiz adi-adi, beste zerbaiten bila

telefono kabinetako txanponak bailiran
beti zerbait desio dun baina

izpi baten xerka habil
argiaz inguraturik
ilunaren beldur, nola ikusi argi?

​

Eta izar loketan bidaiatuko huala amesten dun esna

errepidean hoanean.
Eta nola gai haizen hain sakon kontzentratzeko

gezur horretan, gezur horretan.

Autoko uhala, hutsala

abiadura horretan.

Iraungiko haiz, sua bezala
baina sua haiz, aspaldi ez bezala.

​

​

09 - Junco (Ihia -originala gaztelaniaz-)

Ihiak amets du lo hartu nahi dudala

haren hil hurrenean ikus ez ditzadan

haren zurtoinak jausten.

 

Deus ez didazu esaten ihesari ematean
nire pausoen atzetik etortzen zara

isiltasun bortitzeko leku horretara

isiltasuna darion.

​

Gaua dator ibai gris honetara

diluitu du iluntasuna

ni ongi naiz, zu ez zaitez kezka

soilik nahi dut errealitate eza.

​

​

10 - Panoptikoa

Zenbakirik gabeko zelda

espetxe panoptiko honetan.

Inoiz amestu duzun dena

inork zelata dezan.

​

Zenbakirik gabeko deiak
eta ahotsak ez dizu deus esan.
Zatoz berriz zeldaren babesera
astero, zazpi egun, hogeita lau orduz zabalik da.

​

Sarrailarik gabeko zelda
kanpoan den guztiaz babestuko zaituzten paretak.

Hondamendia bozgorailuetan,
nork nahiko du bada gordelekutik atera?

​

Egunak joan eta egunak etorri

bakarrik zaude, bakarrik naiz

bakarrik dira eta ez da inor begira

baina zer zure begiak salatari badira.

​

Egunak joan eta egunak etorri
bakarrik zaude, bakarrik naiz
bakarrik dira eta ez da inor begira
baina zer zu ez salatzeko ni ez banaiz gai.

​

Egunak joan eta egunak etorri

bakarrik zaude, bakarrik naiz

bakarrik gara eta inor begira ez bada

ihes egiteko izanen al da garaiz.

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